Si les deux sports utilisent bien une voile en tissu pour planer dans les airs ils sont pourtant bien différents de par leur histoire, leurs sensations et par leur capacité de vol.
Pour commencer c’est le parachute qui est le plus ancien. Des textes historiques relatent des tentatives de saut en parachute dès l’antiquité 3000 ans avant JC. Depuis, les hommes n’ont cessé de vouloir voler tel Léonard de Vinci et utilisèrent les tours de l’époque pour tester leurs inventions lors de sauts d’essais plus ou moins concluants mais toujours spectaculaires !
Il faudra attendre la fin des années 1700 / début des années 1800 pour voir apparaître les premiers parachutes modernes opérationnels dotés d’une nacelle mais c’est surtout au début des années 1900 que le parachute avec harnais voit le jour réellement. Depuis, les parachutes ne cessent d’être améliorés passant d’une forme hémisphérique à une forme d’aile directionnelle, profitant de meilleurs taux de chute, d’un pliage plus facile, de déclencheur de sécurité, de glisseur qui temporisent l’ouverture de la voile, bref, tout ce qui fait un parachute moderne sportif.
Quant au parapente, il est tout simplement dérivé du parachute conventionnel. Les parachutistes cherchaient en effet dans les années 70 à s’entraîner à l’atterrissage à moindre frais sans prendre l’avion. Le saut depuis une montagne était alors très économique. Les ailes devinrent de plus en plus pilotables et surtout leur finesse s’améliora rapidement pour devenir de véritables aéronefs capables d’exploiter les thermiques et rester en l’air de nombreuses heures en parcourant des centaines de kilomètres.
Un parachute est avant tout conçu pour sauter dans le vide à partir d’un avion ou d’un hélicoptère, atteindre une vitesse de chute libre maximale d’environ 200 km/h en conditions normales puis s’ouvrir afin de freiner la chute et poser au sol en douceur avec un taux de chute acceptable. La voile principale est pliée dans le sac-harnais et son ouverture se déclenche soit manuellement par le parachutiste soit automatiquement via un système de sécurité basé sur l’altitude ou via un système mécanique dès la sortie de l’avion. Dans un premier temps un premier parachute de petite taille appelé extracteur est déployé dans le vent relatif de la chute libre et va entraîner l’ouverture de la voile principale. Pour que la décélération ne soit pas trop violente des glisseurs sont prévus pour amortir l’ouverture du parachute. En cas de problème un second parachute est prévu et peut être déployé après avoir largué le premier.
En parachutisme on parle donc d’un saut en parachute.
En parapente, l’objectif est de planer le plus longtemps possible. La surface de l’aile sera donc bien plus grande pour une portance accrue. La finesse du parapente sera également bien meilleure avec un frottement dans l’air limité. Le harnais utilisé seulement quelques minutes sur un parachute étant bien trop inconfortable pour faire de longs vols, est remplacé en parapente par une sellette ouverte ou fermée (cocon) dans laquelle on s’assoit. Le pilotage se fait avec une commande dans chaque main. Le décollage se réalise en haut d’une montagne soit sur une zone dédiée à la pratique, soit de n’importe quel terrain propice et bien orienté par rapport au vent. A la différence du parachute, en parapente on vole, on ne saute pas. Il est d’ailleurs courant de quitter le sol et de s’envoler avant même d’avoir atteint la fin de la zone de décollage. Côté sécurité, on retrouve un parachute de secours qui peut être déployé en cas de besoin ainsi que d’un système d’absorption des chocs sous la sellette en cas d’atterrissage trop énergique (système airbag ou mousse antichoc). Pour atterrir, il suffit de sortir de sa sellette, de ralentir sa vitesse air avec un bel arrondi et d’accompagner son aile en courant.
Pas tout à fait ! Dans les deux cas, il est interdit de traverser des nuages mais en chute libre les thermiques et les vents d’altitudes sont moins contraignants alors qu’en parapente il n’est plus possible de décoller passé 30-35 km/h de vent sous peine de décoller en marche arrière. Une météorologie stable est idéale pour un premier vol qui sera alors plus doux.
Voilà deux sports qui pourraient presque se confondre et qui pourtant offrent des sensations très différentes. En parachute on tombe en chute libre et donc quasiment en apesanteur. La chute ne dure quelques secondes mais le niveau d’adrénaline explose bien des compteurs !
En parapente on a bien plus l’impression de glisser dans l’air tel un oiseau. Du baptême de parapente découverte contemplatif au vol acrobatique faisant grimper les G lors de chaque figure, avec le parapente il y en a pour tous les goûts et tous les tempérament. Et le vol dure bien plus longtemps !
Voilà une autre discipline qui n’est ni vraiment du parachutisme ni du parapentisme, mais plutôt un engin dérivé du parachute traditionnel et modifié avec des prises d’air spécifique afin de créer un effet d’aspiration vers le haut grâce au vent relatif. Et pour cela, il suffit de se faire remorquer par un bateau ou tout autre engin mobile même s’il est quand même plus sympa de tomber à la fin dans l’eau que dans les ronces tracté par un quad. Mais après, chacun sa route, chacun son chemin…
En conclusion que vous soyez attiré par l’un ou l’autre de ces sports vous trouverez forcément une école de parapente ou de parachutisme près de chez vous afin de faire un baptême et pourquoi pas de devenir autonome par la suite !