Freedom vous dit tout sur ces 2 ailes volantes si différentes....
Souvent confondus par beaucoup de personnes, ces termes s’inscrivent tous les deux dans la pratique du vol libre, définie en Europe par un engin volant dépourvu de moteur et décollable par la seule force musculaire du pilote. Et pourtant, cette définition regroupe des machines bien différentes…
Le parapente est un engin issu du monde du parachutisme. Il est constitué d’une voile (aussi appelée aile) d’une surface adaptée au poids de l’ensemble pilote + matériel, d’une sellette dans lequel s’assoie le pilote et d’un parachute de secours ainsi que de toutes les suspentes qui relient tous ces éléments entre eux.
Il faut remonter à 1965 pour découvrir l’ancêtre du parapente actuel : le sailwing de David Barish, une aile mono surface très sommaire. En parallèle Domina Jalbert met au point un parachute à caisson à double surface : le parafoil, ancêtre du parapente, qui sert alors pour les sauts d’avions !
En France c’est dans les années 70 que la pratique du parapente va émerger en Haute Savoie, à Mieussy grâce au paraclub d’Annemasse. L’idée est alors de profiter de ces nouveaux parachutes en decollant des montagnes, pour s’entraîner à moindre frais et pour perfectionner ses atterrissages. Ces parachutes de vol de pente sont délicats à gonfler et les décollages plutôt mouvementés. Il faudra attendre 1985 pour voir apparaître la première aile dédiée au parapente : « La Randonneuse » signée Laurent de Kalbermatten. 2 ans plus tard, en 1987, les premiers championnats du monde auront lieu à Verbier en Suisse,
L’incroyable histoire du parapente est alors lancée !
Tout comme le parapente, le deltaplane aussi appelée aile delta est un engin volant dépourvu de moteur et décollable à pied. Il doit sont nom à sa forme triangulaire qui rappelle la lettre grec majuscule Δ.
Le Deltaplane ou plutôt son ancêtre signé Albert Berlinger est apparu très tôt en 1811 et fut amélioré en 1890 par Otto Lilienthal. Mais c’est surtout lors de la conquête spatial que les travaux sur le Deltaplane furent les plus intenses. La Nasa cherchait en effet le meilleur moyen de faire planer les capsules spatiales après leur rentrée dans l’atmosphère. Au final c’est le parachute classique qui l’a emporté mais le delta, lui, a été propulsé sur le devant de la scène. Dans les années 1960 nous retrouvons des pionniers tel que l’Australien Bill Moyes qui effectua le premier vol libre en aile delta de l’histoire. De nombreux défis voient alors le jour : survol de la Statue de la Liberté à New York ou de la Tour Eiffel à Paris.
Mais c’est en 1973 que le français Christian Paul-Depasse, avec sa société Delta, dépose la première marque d’aile delta au monde : la marque DELTA-PLANE qui donnera depuis définitivement son nom à cet appareil volant.
Depuis le deltaplane n’a cessé d’être amélioré avec des constructions à double surface qui améliorent la portance (intrados plat, extrados bombé comme sur une aile d’avion), de nouveaux matériaux composites plus légers et à structure rigides qui n’ont plus besoin de mat et de haubans. Les formations de pilotage de deltaplane ont également vu le jour et la pratique a pu se démocratiser.
Si les débuts des deux disciplines furent plutôt rock’n’roll et réservées à des pionniers ce n’est plus du tout le cas de nos jours avec des appareils qui ont atteint leur pleine maturité et un niveau de sécurité maximal. Les risques sont un peu différents entre les deux machines. Le parapente volant grâce à un profil souple conditionné par sa vitesse relative à la masse d’air. Dès lors il se peut qu’en cas de fortes turbulences aérologiques cette forme soit mise à mal et que le parapente décroche ou passe en parachutale. Voilà pourquoi les parapentes modernes sont tous conçus pour retrouver rapidement leur forme d’origine après un incident de vol dès qu’ils retrouvent de la vitesse air. Les deltaplanes, eux, sont des engins beaucoup plus rapides il sont donc moins sensibles aux turbulences mais demandent peut être davantage de précision et de concentration que ça soit dans leurs évolutions aériennes que dans leur approches lors des atterrissages. Quoiqu’il en soit les deux types d’aéronefs sont équipés de parachutes de secours qui permettent de prévenir tout problème majeur en vol.
En terme de performance c’est le detlaplane qui surclasse le parapente avec une finesse supérieure à 18 pour les deltaplanes les plus récents alors que les parapentes avoisinent plutôt les 10 ou 11. Le deltaplane est également capable de voler dans des aérologies plus fortes alors qu’en parapente il n’est techniquement plus possible de décoller quand le vent dépasse les 30km/h sous peine de décoller en mode marche arrière.
Voilà un point très intéressant qui va clairement faire la différence entre les deux machines et qui explique en partie l’expansion du parapente et le déclin progressif du deltaplane. Le parapente est dérivé du parachutisme. Comme indiqué plus haut il est constitué d’une voile souple, de suspentes et d’une sellette le tout se rangeant dans un gros sac à dos pesant aux alentours de 15 Kg pour les parapentes classiques et descendant au alentours d’un kilo pour le plus léger du monde. Autant dire qu’un parapente se transporte facilement partout et se loge sans souci dans le coffre d’une voiture.
Pour le deltaplane, le problème est tout autre. La structure est rigide et dépasse les 4 mètres de longueur et le poids d’un deltaplane dépasse les 25 Kg ! Voilà pourquoi les deltistes optent souvent pour un véhicule break ou rallongé et d’une échelle de soutient sur le toit pour transporter leur machine volante !
Et si gravir un sommet avec un parapente sur le dos est donné à tout le monde, le faire avec une aile delta tient de la prouesse et mérite qu’on souligne l’exploit !
En parapente le pilote est assis un peu comme dans un hamac et pilote les bras levés. Ses jambes peuvent être ballantes sous la sellette ou bien tendue dans un cocon aérodynamique pour diminuer la traînée et améliorer la finesse. En parapente biplace le pilote se trouve généralement sur-élevé derrière et le passager devant en dessous.
En Deltaplane le pilote est allongé durant toute la durée du vol avec les bas sur la barre de pilotage et profite d’une expérience plus proche de celle d’un oiseau. En deltaplane biplace le pilote et le passager sont côte à côte.
Le prix d’un baptême de parapente et d’un baptême de deltaplane sont sensiblement les mêmes et commencent aux alentours de 80€ hors options supplémentaires comme la vidéo et peuvent monter jusqu’à 140-150€. Idem pour les stages initiation qui mènent au premier vols solos même si concrètement l’apprentissage du parapente est beaucoup plus intuitif et permet de voler en sécurité plus rapidement.
Que ça soit en parapente ou en deltaplane la sensation de voler sans aucun bruit de moteur reste une sensation magique et unique. On découvre alors le paysage défiler sous les pieds, on sent le vent sur le visage et la moindre variation d’ascendance dûe aux courants thermiques générés par le soleil.
Le parapente offre des sensations de base plus accessibles : on est assis, on vole entre 30 et 40 km/h, il n’y a pas de sensation de vertige, on a l’impression d’être à la fois dans une chaise hamac et sur une balançoire. C’est l’idéal pour les personnes contemplatives et pour un premier baptême en vol libre. Mais le parapente peut tout aussi bien procurer des sensations à couper le souffle dès lors qu’on passe en mode voltige ou lors de baptême de parapente adrénaline : 360°, wing-over, virage serrés, piqués vers le sol et chandelles vers le ciel vous feront vite perdre les notions de haut et de bas et de marche avant et de marche arrière.
Le deltaplane lui est un engin deux à trois fois plus rapide que le parapente et le vol se fait allongé ce qui accroît encore davantage la sensation de vitesse. Ses manœuvres aériennes sont aussi plus impressionnantes. Le baptême en aile delta sera donc plutôt conseillé au amateurs de sensations fortes !